Un engagement

Des USA à la France, de la découverte de la Franc-Maçonnerie à son intégration, de son envie de servir en Loge et à l’Obédience : Yann Eimberk nous amène sur les pas de son chemin maçonnique avec sagesse et humilité.

Le bonheur

Mon enfance a été plus qu’heureuse. J’ai grandi dans un milieu serein et fusionnel. De mes 4 à 9 ans, je vivais aux USA car papa travaillait chez IBM. Je faisais l’école américaine le matin et le CNED l’après-midi, ce qui m’a permis d’avoir un an d’avance. De retour en France, nous avons construit notre maison. J’ai appris tous les corps de métier avec mes parents. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé vers des voies techniques.

Le symbole

J’ai découvert la Franc-Maçonnerie assez tôt, par curiosité. J’avais seulement 17 ans. Je discutais et lisais beaucoup sur ce sujet. À l’époque, je m’étais interdit d’écrire une lettre spontanée pour l’intégrer. Si je devais un jour la rejoindre, ça devait être par un maçon. C’est ce qui m’est arrivé à 40 ans. Ma marraine était à la Grand Loge Mixte de France (GLMF). La structure Mixte et son fonctionnement me convenait très bien. Je suis bien tombé.

Lorsque je suis arrivé en Loge, je voyais le côté découverte philosophique. Mais j’ai découvert que ça allait au-delà. C’est encore le cas aujourd’hui. En rentrant, je n’avais pas d’idée de ce que je pouvais apporter à part moi et mon parcours de vie. Je venais surtout échanger et mener une quête philosophique. En poussant la porte, je n’ai pas trouvé ce que je comptais trouver. Ce que j’ai trouvé est bien plus grand : le symbole. Je pensais trouver un modèle mais j’ai pu douter pour me trouver moi-même.

Un apport

Je suis un opératif. Je construis des parallèles avec le spéculatif. Ce que j’en extrait, me sert dans ma vie pour avancer. La Franc-Maçonnerie m’a permis de continuer à m’intéresser au genre humain. Pour se connaitre, il faut se confronter au sien et évoluer dans un monde humain.

La Franc-Maçonnerie est un terrain d’expérimentation où il n’y a pas de conséquence sur les moyens de subsistances. En Loge, si tu n’y es pas toi-même, ou est-ce que tu peux l’être ? C’est le lieu où on peut se confronter à soi-même en étant soi-même. Au pire, la seule chose que l’on risque est que notre égo s’ébrèche un peu.

Grand Orateur

Depuis peu Grand Orateur, je souhaite me rendre le plus accessible possible en étant à la disposition des autres. Je prends plaisir à les aider et, quand cela m’est possible, à résoudre leurs problèmes C’est pour moi une façon de participer à quelque chose de plus grand que soit même. C’est mon engagement.

Symbole

Si je devais être un symbole ce serait le fil à plomb. À chaque fois je travaille sur lui, une nouvelle approche me nourrit. Peu importe l’état chaotique de la surface à laquelle on l’accroche, il indique toujours la droiture. Cette droiture ne peut exister que s’il est soumis à la gravité qui est une force faible de l’univers, un Epsilon. Cette quantité négligeable qui fait toute la différence.

Souvenir

À ma descente de charge de Vénérable Maître, ma Loge m’a offerte une épée de couvreur. Elle me relie au passé et à tous les Frères et Sœurs de tout temps. Par ce lien, j’ai pris conscience que lorsque j’étais Vénérable Maître, en allumant le pilier Sagesse, je me faisais pour objectif de m’en rapprocher. Mais en devenant Couvreur, c’est la lueur de l’humilité qui doit briller. Ce plateau me permet de mesurer si le travail réalisé en amont porte ses fruits. Il me permet de comprendre qu’en tant que conseiller du Vénérable Maître, je n’existe que s’il me sollicite.

Propos recueillis par Michel Riedel