« Initier quelqu’un, c’est lui apprendre à se perfectionner dans la pratique d’une activité humaine qu’il ignorait. » L’initiation maçonnique n’est pas seulement la réception rituelle qui permet à une personne d’entrer dans le cercle traditionnel et fraternel de la Franc-Maçonnerie. Elle est le parcours symbolique en trois grades, ou « degrés » (apprenti, compagnon, maître), destiné à transformer le nouveau reçu en initié aux principaux usages et principes de l’ordre dans lequel il s’est librement incorporé.
Cette initiation s’accomplit dans un lieu particulier (la loge) et une durée spécifique comprise entre l’ouverture et la fermeture des travaux. Ceux-ci reposent sur le rituel, ensemble codifié de paroles, de gestes et de symboles dont le but est de transmettre l’enseignement spécifique de chaque grade. Le rituel est réputé être de nature traditionnelle et immuable.
Il existe plusieurs « rites » au sein de la Franc-Maçonnerie, chacun ayant ses propres particularités et traditions. Certains des plus connus sont le Rite Écossais, le Rite d’York, le Rite Français, le Rite Emulation, ou encore le Rite Memphis-Misraïm. Chaque rite possède son propre système de grade et de cérémonial, avec des rituels spécifiques qui sont transmis de génération en génération.
Les rituels maçonniques sont basés sur une symbolique riche et complexe. Ils utilisent des objets tels que la pierre brute, le niveau, la règle, le compas ou encore l’équerre pour représenter différentes notions telles que la construction de soi, l’égalité, la rectitude ou l’harmonie. Les membres participent activement à ces rituels, jouant des rôles précis et chaque rite porte en lui une tradition riche et des valeurs spécifiques. Au-delà de leur dimension extérieure, les rituels maçonniques offrent aux membres la possibilité de s’interroger sur leur parcours spirituel et philosophique qui leur est propre.
Inspiré par l’emblématique architecturale, le langage symbolique maçonnique utilise la figure du temple (celui de Salomon avec ses deux colonnes Jakin et Boaz, le pavé mosaïque), ainsi que la pierre et les outils pour la tailler, le tablier, le ciment qui relie les sœurs et frères entre eux, l’équerre et le compas, la perpendiculaire et le niveau, qui sont par essence les instruments de mesure indispensables à la rectitude de la démarche et à l’élévation de l’esprit. S’y ajoutent des symboles liés à la lumière : trois piliers ou chandeliers, représentant la sagesse, la force et la beauté, les trois « lumières » disposées sur l’autel de l’Orient (livre de la Loi, équerre, compas), la lumière circulant à partir de l’Orient jusqu’aux deux assesseurs du vénérable, le Soleil et la Lune, l’ensemble rappelant que l’initiation enjoint sans cesse à la sœur ou au frère de passer de l’ombre à la lumière, de se séparer de la futilité et de l’ignorance en œuvrant au profit de la connaissance et de l’harmonie universelle.
Retrouvez les précédents épisodes en cliquant sur les liens :
1er épisode (Série : la franc-maçonnerie culturelle, plurielle et universelle (1/7) – GLMF)
2e épisode (Série : la franc-maçonnerie culturelle, plurielle et universelle (2/7) – GLMF)
3e épisode (Série : la franc-maçonnerie culturelle, plurielle et universelle (3/7) – GLMF)
Par Angélique Lux-Galiffi