Série : la franc-maçonnerie culturelle, plurielle et universelle (2/7)

Pour ce 2e épisode de « La Franc-Maçonnerie culturelle, plurielle et universelle », la plume d’Angélique Lux-Galiffi nous mène vers la dimension plurielle de la Franc-Maçonnerie. Ne manquez pas la suite dans la prochaine Lettre d’information de la Grande Loge Mixte de France (GLMF).

 
La dimension plurielle de la Franc-Maçonnerie

La Franc-Maçonnerie est un lieu de rencontre pour des individus de différentes origines, religions, professions et opinions politiques. Elle se distingue par sa volonté de rassembler des personnes qui, en dehors de la Loge, pourraient être en désaccord. La Franc-Maçonnerie encourage le dialogue et le respect mutuel, créant ainsi un espace où les différences sont acceptées et célébrées. Cette dimension plurielle permet d’enrichir les débats et de favoriser la compréhension entre les membres.
Les courants de pensée différents sont venus alimenter au fil des siècles la pensée des femmes et des hommes franc-maçons. La Franc-Maçonnerie dite “spéculative” a puisé chez les maçons opératifs du Moyen-Âge toute une tradition ésotérique qu’elle a constituée en un grand nombre de rites et de symboles. En un mot, il s’agit donc de tout un corpus initiatique que ces maçons de métier ont légué à cette nouvelle maçonnerie, et que le maçon spéculatif se doit maintenant de redécouvrir. La Franc-Maçonnerie a revendiqué aussi, en plus des rites opératifs, peut-être beaucoup plus tardivement, mais une fois encore, dans certains rites maçonniques, tout un corpus symbolique appartenant à l’hermétisme et l’alchimie. On pourrait faire la même remarque avec les emprunts faits à la kabbale. On peut donc dire que la Franc-Maçonnerie s’est appropriée des traditions ésotériques mondiales au fil du temps.
Prenons exemple de l’alchimie. Cette tradition hermétique se fonde sur l’analogie entre “microcosme” et “macrocosme”, elle-même influencée par le néoplatonisme. Cette dernière s’appuie sur une révélation qu’aurait faite le dieu Hermès, que l’on appelait “3 fois grand”, entraînant à travers cette transmission aux hommes, une certaine vision du monde. Révélation qui n’est pas doctrinale, mais qui doit se comprendre comme un éveil spirituel. Distinguons, l’alchimie opérationnelle de celle dite “mystique”, le but recherché étant “l’épuration des âmes, les métamorphoses progressives de l’esprit”, “l’œuvre est avec vous et chez vous, de telle sorte que, le trouvant en vous-même, vous l’avez toujours avec, en quelque part, que vous soyez”. Ceci résume le point commun entre tous les maçons d’où qu’ils viennent, à savoir: une recherche de transmutation.

On pourrait penser que la symbolique maçonnique se suffit à elle-même. Le symbolisme de la pierre, en effet, répond pleinement à notre attente spirituelle. Quoi de plus satisfaisant pour l’esprit en effet que de comparer la pierre brute, rugueuse et remplie d’aspérité, avec la pierre cubique parfaite dont les faces parfaitement polies et les angles à l’équerre, nous permettent d’imaginer qu’elle peut prendre place dans un édifice spirituel qui n’est pas fait de mains de femmes ou d’hommes. L’hermétisme et l’alchimie apportent une dimension métaphysique supplémentaire aux différents courants qui constituent la pensée maçonnique. En effet, la matière qui meurt et renaît à un état supérieur dans le creuset des alchimistes est à rapprocher de la réintégration de l’homme dans un état pré-adamique, vision kabbalistique et gnostique dont se réclame l’alchimie, de libération de cette lumière enfermée dans sa gangue depuis la “Chute originelle”.

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Retrouvez le 1er épisode en cliquant sur le lien : Série : la franc-maçonnerie culturelle, plurielle et universelle (1/7) – GLMF

Par Angélique Lux-Galiffi