Et si dans cette période de vacances propice à la détente, nous nous lâchions un peu
pour parler du rire…
« Rire au sérieux »
Et si dans cette période de vacances propice à la détente, nous nous lâchions un peu
pour parler du rire…
Ce rire qui n’est pas le propre de l’homme, n’est-il pas une espèce en voie de disparition surtout sous nos tropiques ?
Sait-on encore s’amuser naturellement sans artifices ?
Est-il nécessaire de toujours se prendre au sérieux, de faire semblant, d’être dans une posture, de représenter un personnage ?
Une simple marionnette en fait.
Il y en a des rires, des rires nerveux pour masquer son angoisse, des rires éclatants qui célèbrent une délivrance, des rires grotesques et parfois de mauvaise qualité, cyniques ou moqueurs pour cacher nos propres faiblesses…
Des rires qui se mêlent aux larmes et inversement.
Il y a des rires gênés ou en cascade à en perdre le souffle.
Il y a le rire jaune pour faire semblant, un rire du dehors seulement.
Il y a le rire des enfants, criant, aigüe, qui perce les tympans et agace parfois les adultes grincheux et trop tôt devenu vieux.
Il y a le rire des vieux, mais pas encore vieux dans leur âme et qui se moquent de ce monde du paraître qui les délaisse et les cache.
Et il y a ceux qui font rire tellement ils sont tristes.
Mais peut-on rire de tout ? Car si le rire est liberté, il peut être aussi de mauvaise qualité et cacher des sentiments pas toujours très clairs sous le manteau de la plaisanterie.
Ainsi vont les blagues racistes, sexistes, antisémites ou homophobes qui se distinguent par un sens unique en cul de sac pas toujours facile à déceler.
Certains sujets devraient-ils être interdits au rire, censurés volontairement au nom ou par une société, quelques convenances et principes ?
Faut-il construire une forteresse dans laquelle le rire ne doit pas pénétrer ?
En réalité les murs se montent tout seul car il y a des situations où l’on ne rit pas, surtout si cela engendre une souffrance. Il s’agit simplement de respect.
Cela dit, s’entourer d’une censure peut faire rire, et désigner ce dont il ne faut pas rire, c’est inciter à rire sous cape, ou à faire peur.
Reste cette évidence : on peut rire de tout mais à condition de rire aussi et en même temps de soi même et des siens, car rire de soi est un gage de sécurité pour l’autre.
Rire c’est vivre, c’est respirer, c’est envoyer un souffle et créer un nouvel espace de liberté.