Par-dessus le Maillet - Une belle leçon de vie

« La terre comme unique raison, comme unique passion » : tout est dans le titre de cette magnifique saga prise entre drames, peurs, amour, travail, respect, humilité, rigueur… ça sent bon les œillets, le vin et le muguet… ça sent bon la terre. Notre Sœur Martine, qui habite Nice, a rédigé ce livre et a bien voulu répondre à nos questions.

 
Elle est belle l’histoire de cette famille dont tu traces l’arbre généalogique depuis le 19ème siècle. Qu’as-tu voulu évoquer ? 

On a oublié le dur labeur des paysans, le travail harassant par n’importe quel temps. Pas un jour de repos, pas un jour de vacances. Comment ces émigrés ont dû suer eau et sang pour être respectés à l’heure où il n’y avait rien pour les protéger, ni les aider. Ils n’ont rien connu d’autre que le travail et j’ai voulu à travers cette famille, comme toutes ces familles italiennes venus à Nice, leur rendre hommage. Émigrer pour tenter de trouver du travail et de pouvoir nourrir leur famille. Cette époque n’est pas si lointaine et pourtant ….

Quel est l’objectif de ce livre et aura-t-il une suite ?

L’objectif, je l’espère, serait que rien ne tombe dans l’oubli, que les générations qui vont suivre, à l’heure où tout va très vite, trop vite, que chacun garde le souvenir de ces ancêtres italiens, qui ne savaient ni lire, ni écrire et par la force et la volonté ont su semer pour que nous puissions récolter.

Savoir qui on est, comprendre pourquoi on a reçu cette éducation et pas une autre, pourquoi parfois il est difficile de dire « je t’aime » car le travail ne laissait pas de place aux sentiments. Oui, mon espoir serait que dans quelques décennies, il y aura un petit enfant, un neveu qui aura envie de prendre la plume et de continuer la rédaction de cette histoire, qui sera leur histoire, notre histoire.

Ton chemin maçonnique t’a-t-il aidé dans la rédaction de ce travail et qu’as-tu ressenti au fil de ces pages ?

Oui, bien sûr le plaisir d’écrire, la compréhension de l’autre, l’envie de savoir pourquoi, m’ont permis de me pencher, avant tout, sur le « connais-toi toi-même », qui je suis et pourquoi je suis comme je suis et pour cela, il fallait bien que j’aille rechercher la pierre cachée pour me trouver.

Ce fut un travail long, qui a fait remonter en moi des moments douloureux, mais cet accouchement le moment venu, m’a rendu fière et j’ai pu enfin honorer, à ma façon, cette famille d’émigrés dont aujourd’hui je suis fière. Fière de ce parcours qui, enfant, m’a fait souvent souffrir, car être fille de paysans n’était pas vraiment valorisant. Mais le but final était pour moi de transmettre.

Propos recueillis par Nicole Guignard

 

La terre comme unique raison, comme unique passion.
Un livre de Martine Bigordi aux éditions « Marchandeau édition »