Principe garantissant à chacun la liberté de s’épanouir, de s’élever et de s’émanciper, quelles que soient ses origines, son parcours, ses croyances et opinions, la laïcité suscite de nombreux débats et réflexions.
Partant de l’idée qu’on ne peut bien nommer que ce que l’on connaît bien, nous avons fait le choix de présenter brièvement la laïcité autour de 3 axes :
Le terme « laïque » puise à deux sources, grecque et latine : “laos” (le peuple), “laikos” (populaire), et “laicus” (Celui qui n’est pas prêtre).
L’étymologie laisse donc voir une unité première, résultant de l’appartenance de chacune et de chacun à la commune humanité, quelles que soient nos croyances, quelles que soient nos convictions, quelles que soient nos différences.
C’est donc à un principe d’union et de concorde que renvoie ce rappel étymologique.
Avant de chercher à mettre en place une société laïque, au sens moderne, il a d’abord été question d’organiser la possibilité de choisir sa croyance.
L’Édit de Nantes (1598) ne préfigure pas un État laïque. Rappelant, au contraire, que le roi régit la religion de ces sujets, ce texte répute la religion catholique en tant que religion du roi et de l’État et n’accorde, à titre temporaire, des libertés de conscience (c’est-à-dire de choisir sa religion) et de cultes, dans un cadre strict, voire restrictif.
L’Édit de Fontainebleau (1685) semble tirer les conséquences des prémisses de l’Édit de Nantes, dont il révoque les dispositions, après avoir « constaté » que, par les effets conjugués de la conversion et de l’exil, la religion protestante avait quitté le territoire du royaume de France.
L’Édit de Versailles (1787) reconnaît le caractère hâtif des déductions opérées par Louis XIV et garantit aux « non catholiques » la possibilité de jouir d’un état-civil, sans pour autant conférer une quelconque reconnaissance au culte protestant, ni aux autres cultes…
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789), proclame, en son article 10, que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses ».
Le Décret du 21 février 1795 prend des dispositions pour assurer la séparation de l’église catholique et de la République (bien à rebours de la constitution civile du clergé – en 1790 – qui ouvrira une guerre civile en Vendée).
La Constitution française du 4 novembre 1848 (IIe République) affirme que « chacun professe librement sa religion et reçoit de l’État, pour l’exercice de son culte, une égale protection ». Toutefois, les « ministres des cultes » ont le droit de recevoir un traitement de l’État…
La Commune de Paris prend un décret le 3 avril 1871, comportant deux articles essentiels :
A partir des années 1880, des pans entiers de la vie sociale sont « laïcisés » :
La laïcité est donc un principe d’organisation, en vue de l’union de tout le peuple, et dont découlent une liberté absolue de conscience, l’égalité des droits entre athées, croyants et agnostiques ainsi que la neutralité de la puissance publique.
Dans ces conditions, la laïcité est la condition et la garantie de l’esprit critique, de l’émancipation de chacun et de l’attention portée à autrui, dans un monde ouvert.