Tailler sa pierre c’est travailler sur soi-même. C’est l’initiation qui fait le maçon et rien d’autre, ni les titres, ni les diplômes, ni la carrière, ni la fortune. L’initiation que nous voulons pratiquer invite à s’ouvrir à l’autre, à l’altérité. Elle invite à quitter la pensée automatique, à s’ouvrir au doute et à la pensée complexe. Elle invite à l’émancipation. Comme le disait si bien René Char : « Enfonce-toi dans l’inconnu qui creuse. Oblige-toi à tournoyer ».
Il s’agit pour moi de la plus belle définition du processus d’initiation.
Notre parole passe par le filtre de la raison, elle s’alimente du silence, elle est respectée, écoutée et jamais interrompue. Nos interventions sont limitées en nombre, elles sont destinées à enrichir la parole de l’intervenant, elles invitent à agir plutôt qu’à réagir, elles complètent l’édifice commun de la réflexion.
Nos amitiés s’appellent fraternité, nous nous confrontons à l’altérité, nous apprenons à découvrir celle ou celui avec lesquels nous n’avons aucun point commun, que nous n’aurions jamais croisé dans d’autres circonstances. La fraternité nous rend solidaires de toute l’humanité et pas uniquement de celles et ceux que nous croisons dans nos loges.