Il faut reconnaître qu’aujourd’hui il est difficile de s’ennuyer, entre le temps passé à la chasse à la station-service ouverte, la lecture de la presse qui ne fait que relayer les mauvaises nouvelles, le retour de la Covid, la vie dans nos Loges toujours sereine et fraternelle, les manifestations, les commémorations … il y a de quoi nous occuper !
Cela nous ferait presque oublier le principal : nous sommes vivants, dans un pays en paix et nous avons le privilège de pratiquer notre Tradition au sein de nos Loges sans subir une quelconque restriction.
Nous sommes cependant directement concernés par un certain nombre d’évolutions qui secouent nos Valeurs et nos principes et peuvent laisser craindre que la paix ne soit qu’apparente car notre société est traversée de tensions multiples.
Le triste anniversaire de l’assassinat du professeur Samuel Paty nous rappelle que seul le principe de laïcité garantit la Liberté de conscience et nous protège des fanatismes dont l’histoire a trop souvent témoigné des ravages.
Sans application du principe de laïcité, c’est la peur qui règnera au sein des établissements scolaires, celle des enseignants mais aussi des élèves. Et pourtant, pas un jour sans que la haine, le rejet de l’autre et la volonté d’imposer ses vues ne s’expriment sur les réseaux sociaux.
La montée des extrémismes politiques tout autant que religieux pourrait nous pousser à « faire profil bas », à nous réfugier dans nos Loges, alors que notre parole est plus importante que jamais.
La dictature de l’actualité fait qu’un drame remplace un autre. Plus grand chose n’apparaît aujourd’hui dans la presse au sujet de l’Iran.
Le 12 octobre, dans Le Monde, l’artiste Nazanin Pouyandeh dénonçait « l’oppression physique par le voile obligatoire » et rappelait « que les femmes iraniennes nées juste après la révolution islamique ont eu une enfance volée par l’intégrisme religieux ».
Ce sont ces mêmes femmes, dont l’enfance a été volée, qui se révoltent aujourd’hui mais elles ne sont pas isolées car comme le soulignait aussi Nazanin Pouyandeh :
« Aujourd’hui, les jeunes femmes sont le cœur de ce mouvement de révolte, et les jeunes hommes, qui risquent leur vie à sortir dans la rue pour manifester parmi elles, ne sont pas là seulement pour défendre le droit des femmes. Ils protestent car ils savent aujourd’hui que leur propre liberté dépend de celle de la femme ».
La liberté des hommes dépend de celle des femmes, c’est une réalité partout dans le monde, les combats des femmes bénéficient aussi aux hommes et ils sont plus efficaces lorsqu’ils sont communs.
Tout nous pousse à croire que le combat n’est pas encore gagné en Iran, mais l’est-il vraiment chez nous ? Rien n’est définitif, par exemple, le droit à l’avortement est remis régulièrement en cause, soyons vigilants.
Un autre droit, celui de choisir sa fin de vie est revenu sur le devant de la scène.
Le gouvernement a remis à l’agenda politique le débat sur la fin de vie sous la forme d’une consultation populaire.
150 citoyens, tirés au sort, vont travailler, se documenter et finalement donner un avis. La démocratie d’aujourd’hui aime les référendums, les consultations populaires. Pourquoi pas, mais comment se fait-il que les Assemblées Législatives ne soient pas en mesure de décider ? Comment expliquer la cacophonie chaque fois que ce débat est abordé alors que plus de 90% des Français y sont favorables ?
Le 24 novembre à 20h00, Georges Sérignac, Grand Maître du Grand Orient de France et moi-même aurons le plaisir de vous accueillir dans les locaux de la rue Cadet afin de débattre de cette question.
Nous y présenterons le film « Les mots de la fin » de Gaëlle Hardy et Agnès Lejeune, en compagnie aussi de François Damas, chef du service des soins intensifs et président du comité d’éthique du centre hospitalier Citadelle à Liège (Belgique). Il est également professeur à l’Université de Liège et membre de la Commission Euthanasie belge.
Le film sera suivi d’échanges avec la salle.
D’autre part, la GLMF a été reçue en même temps que les autres grandes Obédiences Maçonniques au Cabinet du ministre de la Santé, François Braun, afin de donner un avis. La consultation se poursuivra et nous y tiendrons notre place.
Nous avons pour vocation de « rassembler ce qui est épars », il y a donc du travail pour nous, Francs-Maçons de la GLMF.
Nous sommes prêts !
Christiane Vienne
SGM de la GLMF