La violence des temps accompagnée de la multiplication quotidienne d’images de destructions, de corps mutilés, blessés nous pousse vers un sentiment d’impuissance mêlé de désespérance de la nature humaine. La guerre se joue aussi sur les écrans, sur Facebook, sur X avec son lot de contre-vérités, de propagande exacerbant les passions les moins nobles de l’humanité.
Une vie vaut une vie et toute vie perdue est un monde qui s’arrête à jamais. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise victime.
Les catastrophes naturelles viennent s’ajouter à la catastrophe humanitaire qu’est la guerre comme si la violence des éléments venait en écho à celle des humains.
Les francs-maçons apprennent à se distancier de leurs passions, à utiliser la raison pour appréhender le monde. Nos Loges constituent des espaces privilégiés au sein desquels il ne faut pas être d’accord sur tout pour se respecter et s’aimer.
Dépasser nos certitudes pour laisser une place à la parole de l’autre est la seule manière d’avancer.
Il nous appartient de refuser tous les amalgames, les raccourcis, les réponses trop simples à des questions complexes.
La montée de l’antisémitisme en France fait partie de ces poussées inacceptables de violences, comme si l’histoire bégayait.
Notre responsabilité consiste à contribuer et à préparer la paix et pas à exacerber les antagonismes. Notre solidarité avec les victimes ne devrait jamais être détournée par la recherche de coupables symboliques, aucun d’entre nous n’est coupable de sa naissance, de son groupe social ou religieux.
L’antisémitisme renvoie à une assignation que nous refusons fermement pour tous et dans tous les domaines.
Notre devoir consiste dès lors à exprimer nos valeurs universelles, à renforcer le travail dans nos Loges pour mieux irriguer nos cercles de vie de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
La République, à travers le principe de laïcité que nous prônons, accorde à chacune et chacun, quelles que soient sa religion ou sa culture, la même valeur intrinsèque, les mêmes droits, les mêmes devoirs. Personne ne devrait jamais être réduit à la dimension de sa communauté religieuse ou culturelle.
Une question mérite d’être posée : combien faut-il de temps, de générations, de larmes et de sang versés (lors des deux derniers conflits mondiaux par exemple) pour être Français ? À partir de quel moment cesse-t-on d’être « issu de l’immigration », juif français, musulman français, et bien d’autres qualificatifs encore ? Quand devient-on simplement Français et reconnu comme tel ?
La réponse à cette question est de nature à créer du lien entre tous, à renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté démocratique qui accorde à chacun de ses enfants, sa juste place dans l’égalité et la fraternité.
Le temps n’est pas à la timidité, il nous appartient d’exprimer avec force les valeurs qui donnent sens à nos actions.
Christiane Vienne
SGM de la GLMF