Beaucoup d’entre nous aimeraient disposer d’une boule de cristal pour deviner de quoi l’avenir sera fait !
L’humanité accède à des sommets jamais atteints au niveau des progrès technologiques, l’intelligence artificielle effraie et ouvre les portes d’un nouveau monde alors que la guerre, la violence, la barbarie, le rejet de l’autre et le repli sur soi semblent gagner du chemin.
Quel étrange paradoxe, nous sommes sur le point d’être en mesure de guérir presque toutes les maladies, de retourner sur la lune, de confier les travaux les plus pénibles à des robots de plus en plus sophistiqués et rien… nous n’avons rien trouvé pour éteindre le feu des passions mortifères, la violence qui brûle l’humanité !
Je ne peux m’empêcher de penser que la nature humaine ne change pas, que la lutte contre le pire ne s’arrêtera jamais. C’est sans doute pour cela qu’il y a plus de trois siècles est apparue l’idée de « rassembler ce qui est épars » et que nos pères fondateurs ont ouvert la voie du dialogue entre tous et ont réussi à dépasser leurs propres convictions pour entendre la parole de l’autre et ont inventé l’altérité bien avant Emmanuel Levinas et Eugène Enriquez !
Bien sûr cela ne s’est pas fait en un jour mais nous sommes leurs héritiers.
Si l’autre est un « même » comment puis-je le kidnapper, le violer, lui envoyer des bombes à fragmentation pour détruire sa terre, tuer ses enfants, le considérer comme un animal ou un objet ?
La pensée simplifiée, qui fait le quotidien des moyens de communication modernes, réduit les peuples à la politique de leur gouvernement. Comme si tous les français pensaient la même chose, tous les chinois, tous les israéliens, tous les palestiniens, tous les russes, tous les ukrainiens. Non, les êtres humains valent plus que la masse informe que composent les nations héritières des aléas de l’histoire.
La Franc-Maçonnerie a pour mission de rassembler ceux qui acceptent de travailler au progrès de l’humanité, qui acceptent de considérer qu’ils sont perfectibles et qui se mettent en mouvement pour remettre en question, réfléchir, être « éveillé ».
Il y a sans aucun doute, des femmes, des hommes de ce type partout dans le monde, ils attendent simplement le moment où la lumière leur sera offerte. Et si nous la leur offrions ?
Et si 2024 était l’année au cours de laquelle nous nous disions que cela vaut la peine de transmettre, de donner, que notre cadeau à l’humanité autour de nous sera notre idéal, notre vision et notre pratique de l’altérité ?
Ce que nous avons à offrir est l’immatériel, la « poudre de perlimpinpin » qui donne du sens à la vie, qui nous rend heureuses et heureux.
« Parce qu’on est toujours à deux doigts d’un moment de pure chaleur humaine, une rencontre : deux êtres humains comme deux trajectoires lancées depuis leur naissance dans le vide de l’espace, qui d’un seul coup se croisent et s’étreignent au milieu d’une obscurité infinie. Parfois, il se passe quelque chose de beau ici-bas. Pas souvent, pas longtemps, mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler ».
Baptiste Beaulieu, Où vont les larmes quand elles sèchent. Éditions l’Iconoclaste 2023.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de belles rencontres en 2024 !
Christiane Vienne
SGM de la GLMF