Ne projetez plus dans l’ailleurs l’incontournable de votre lieu. Concevez l’étendue et son mystère si abordable. Ne partez pas de votre rive comme pour un voyage de découverte ou de conquête. Laissez faire au voyage. Ou plutôt, partez de l’ailleurs et remontez ici, où s’ouvrent votre maison et votre source. Circulez par l’imaginaire, autant que par les moyens les plus rapides ou confortables de locomotion.
Edouard Glissant – Tout monde.
Le voyage, vivre est un voyage. Un voyage au cours duquel l’inconnu, l’inattendu se trouvent à chaque coin de rue.
Nous voyageons en ce moment dans des terres dangereuses, des lieux sombres. Quelle est cette part de violence qui pousse l’être humain à la guerre, à la haine et au rejet de l’autre ?
Quelle est cette part de courage, de générosité qui pousse à tendre la main, à pardonner, à donner de soi pour les autres, sans rien attendre ?
Une vie de méditation ne suffit pas à répondre à toutes ces questions et pour le Franc-Maçon le chemin est celui des questionnements, de quelques bribes de réponses, et de la volonté de laisser la lumière éclairer le meilleur de nous-mêmes, la plus belle version de ce que nous sommes.
La catastrophe qui vient de frapper la Turquie et la Syrie, nous rappelle à quel point nous sommes dépendants des forces de la nature. Nous nous berçons parfois de l’illusion que nous sommes capables de tout contrôler et soudain, un événement nous rappelle que nous faisons partie de la nature et qu’elle nous échappera toujours. Une occasion aussi de nous souvenir que nous sommes tous liés entre nous par l’interdépendance et que ce qui touche l’humanité nous touche personnellement.
Nous allons faire appel à votre générosité pour venir en aide, dans la mesure de vos moyens, aux victimes. Il ne s’agit pas seulement de donner un peu de notre superflu mais simplement de nous rappeler que nous sommes faits de la même humanité et que nous sommes solidaires des victimes.
La question m’a été posée : faut-il aider un régime autoritaire ? Les premières victimes des régimes autoritaires sont leurs propres citoyens,
c’est vis-à-vis d’elles que nous témoignons notre fraternité.
Dans un autre domaine, si nous ne venons pas en soutien à ceux qui à l’interne de ces régimes prônent plus de liberté, plus d’égalité, nous les abandonnons à la violence. C’est la raison pour laquelle nous devons poursuivre notre travail de reliance partout où nous sommes présents.
De retour d’Oyo, République du Congo, où se tenaient les 31es REHFRAM je reste touchée par la préoccupation de la paix, de la solidarité qui se sont exprimées à cette occasion. Nous n’avons pas nos regards assez portés vers le continent africain, non pas dans une attitude paternaliste et dépassée mais en toute égalité en tant que Sœurs et Frères. Nous avons beaucoup à apprendre de ce qu’est la solidarité en Afrique.
Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous la conclusion du rapport des contributions :
« En Maçonnerie, nous sommes dans un effort constant pour édifier un temple intérieur et un temple universel. Cet effort s’exerce avant tout dans la connaissance de soi, car c’est en l’homme, et en lui seul, que réside l’universalité. Celle-ci prend véritablement un sens lorsque la solidarité pratiquée dans les Loges et en dehors des Loges portera ses fruits et permettra l’émergence d’un état de conscience élargi ».
En route vers de nouvelles aventures …
Christiane Vienne
SGM de la GLMF