Je vais vous parler de mon enfant, mon petit enfant, ma petite fille Judy.
Celle qui fait vibrer mon cœur de vieux papy.
Elle est belle ma petite avec ses cheveux bouclés voire crépus.
C’est beau un enfant qui vous tend les bras du haut de son « même pas un mètre ». Elle est là, elle court vers moi et m’attrape les jambes en criant. Et puis je la hisse et elle blottit sa tête contre ma poitrine en silence ; quel merveilleux moment interminable. Quelle communication sans bruit, du moins au début…
Très rapidement je m’assois pour soulager mon vieux dos douloureux, elle est lourde la coquine. A peine descendue elle se précipite dans sa boite à jouet et revient triomphante avec un livre et hop les genoux et je me lance dans la lecture d’un ouvrage de dessins de poupées, gâteaux et autres camions de poubelles ou de pompiers. Ah les pompiers !
Plus tard ce sera les livres de contes dont le sens pourtant hautement symbolique, échappe le plus souvent aux adultes.
Je la regarde quand elle dort paisiblement en observant avec inquiétude si elle respire bien. Comment peut on faire du mal à l’innocence ?
Elle est belle ma poupée, elle a des yeux magnifiques, des grands yeux.
Je lui souhaite tout le bonheur du monde et que ses yeux continuent de voir une planète pleine de vie, pleine d’animaux, pleine de plantes.
Nous sommes le 19 Mars 2017.
Il y a 5 ans un dénommé Mohamed Merah abattait à bout portant trois enfants dans une école à Toulouse.
Trois enfants, un père et trois soldats.
Guy Lecourt