« Pinocchio »

Nous approchons de Noël, de la valse des jouets et de la consommation.

 

Nous approchons de Noël, de la valse des jouets et de la consommation.
Mon âme d’enfant refait surface. Après tout cela fait du bien de rêver un peu et de sortir de ce corps d’adulte en proie à une torture permanente de l’esprit face à cette vie compliquée.
Je relis l’histoire de Pinocchio, pas celle authentique de Carlo Collodi, mais celle plus connue et plus soft de Walt Disney. Avez vous remarqué combien les contes pour enfants sont différents suivant les auteurs, souvent bien loin de l’original, nettement moins tendre ? Il faut bien protéger nos petites têtes blondes !
Ce qui est le plus important, c’est l’image de ce bonhomme en bois qui prend vie et nous entraine sur le chemin du libre arbitre.
L’homme est comparable à une marionnette dont le corps et la pensée sont mus par des fils invisibles et qui donnent l’impression d’une totale liberté. Chaque femme, chaque homme désire être libre d’une oppression par autrui, mais qu’en est-il de sa liberté intérieure ? Un esclave peut croire qu’il est au moins libre de ses pensées ; en réalité, il n’en est rien.
Même lorsque nous choisissons une voie pour nous élever, nous restons conditionnés. On peut retourner cette question dans tous les sens avec l’espoir de trouver l’exemple d’une activité libre de toute influence, nous trouverons toujours un conditionnement qui nous aura déterminé.
Ce sont les fils de ce pantin qui guident nos gestes. Reste à savoir quel est celui qui actionne ces ficelles et quelle est la fée qui va nous libérer pour nous donner vie.
Une existence indépendante de ce marionnettiste fabriqué de notre éducation, de notre culture, de notre appréhension des choses en fonction des évènements, de tout ce qui nous compose. Indépendante de notre environnement et de tout ce qu’on voudrait nous faire croire.
Mais est-ce possible ? N’est-il pas plus commode de rester enfermé dans son confort, bien à l’abri de son petit égo, l’ami fidèle, toujours présent et tapi dans l’ombre, fidèle comme notre ombre justement. Ce petit égo trop humain rattaché à notre personnalité et qui nous fait croire que l’illusion est réalité et par lequel l’homme se définit en s’identifiant à lui.
Ce MOI qui fonctionne dans la dualité « le bien, le mal, le blanc, le noir… » et nous fait confondre dualisme et dualité.
Mais comment faire avec ce SOI si bien caché, ce MOI qui semble être notre personne bien humaine et que nous aimons tant, ce libre arbitre qui n’existe pas ?
Et si nous vivions dans un rêve ou un cauchemar et que rien n’existait. Après tout, le monde n’apparaît qu’au travers de nos cinq sens. Avez vous déjà pensé combien notre entourage serait différent si nous avions un sens de plus ? Ou de moins…
Ne riez pas ! Ce sont peut être les déments qui ont raison quand ils ont des hallucinations ?
Un passage plus ou moins long doit être accompli par la compréhension purement intellectuelle de la voie choisie jusqu’à la découverte de notre vraie nature, celle d’un pantin somnambule qui rêve sa vie

Pour être accompli l’homme doit d’abord lâcher prise, oublier le temps illusoire (nous sommes ici et maintenant) vivre pleinement sa vie en intégrant son MOI qui n’est pas mauvais mais seulement incomplet.
Les choses ne sont pas mauvaises ou bonnes, elles sont.

Guy Lecourt le 14 décembre 2017