J’ai intégré la GLMF en 2009, j’ai été initiée au « Matin du Monde » et cela correspondait à un moment de questionnement sur l’engagement, sur le sens de ma vie, sur la mixité. Je n’avais pas mesuré le fait que, fille unique, j’ai découvert les mots « Sœurs et Frères », la fraternité et le sentiment de fraternité que je ne connaissais pas dans ma vie profane. Cela a été un vrai choc et j’ai mis du temps avant d’être en capacité de prononcer ces mots dans ma Loge. Quand c’est devenu naturel pour moi j’ai compris que je mourrai maçonne.
C’est la chose qui m’a le plus marquée car j’avais conscience de pouvoir être déçue par les Francs-Maçons mais pas par la Franc-Maçonnerie. Tout simplement parce que la Franc-Maçonnerie, au fond, est un travail et que cela change quelque chose en nous. Le jour où j’ai été en capacité de dire mon Frère ou ma Sœur, j’ai eu le sentiment que, d’une certaine façon, mon rapport à l’humanité a été transformé, cela m’a fait rentrer dans quelque chose qui me dépassait.
Je pense que c’est la même chose qui m’a poussée à présenter ma candidature au Conseil de l’Ordre. Nous étions en plein Covid et cela me semblait tellement difficile pour le Conseil de l’Ordre de se réunir. Je me demandais comment parvenir à maintenir le lien avec les plus de 250 Loges et gérer les attentes des uns et des autres. Je me suis dit qu’ils avaient peut-être besoin d’aide et j’ai posé ma candidature.
Quand le poste de direction administrative s’est ouvert alors que j’étais à la fin de mon mandat, je me posais les questions : « Comment vais-je descendre de charge ? Comment vais-je faire fructifier tout ce que j’ai appris ? Tout ce que j’ai reçu ? J’étais dans ce questionnement. Comme si je me sentais dépositaire d’un présent que je ne voulais pas garder pour moi seule. Lorsque le poste s’est ouvert, j’ai ressenti ce que cela pouvait apporter du sens à mon parcours. Tout ce que j’avais appris dans le cadre de mes fonctions de Conseiller de l’Ordre et en tant que Grand Orateur pouvait être mis à contribution dans cette fonction. J’ai réfléchi à la manière de faciliter la vie des Loges, dans cette dimension qui paraît n’être qu’administrative mais qui soutient la qualité des travaux que l’on peut réaliser dans nos Loges ainsi qu’à la cohésion qui peut s’installer entre-elles. C’est une manière aussi de contribuer au rayonnement de ce que nous représentons dans le paysage maçonnique et je me suis dit que ce serait dommage de ne pas candidater.
Avant toutes choses j’aimerais être au service du Conseil de l’Ordre et des Loges dans une forme de continuité. Je me sens au service, comme facilitatrice d’une direction qui est indiquée par le Conseil de l’Ordre qui a été élu par l’ensemble des Loges de l’Obédience. Je suis au service de la mise en musique de tout cela.
Et alors, le 15 avril … le Convent aura lieu « quasi » le lendemain, il y aura un déménagement, la dématérialisation… et donc, en plus des échéances connues, viendront sans doute d’autres priorités et axes à suivre qu’il faudra accompagner ou mettre en œuvre. Je rentre dans une dynamique qui est en mouvement et continuera à avancer et s’améliorer. Le dossier de la dématérialisation des procédures sera un moment tout particulier d’accompagnement par les services administratifs de l’Obédience. Je crois que nous devons être dans un esprit de qualité de service rendu aux Loges. C’est comme cela que je conçois notre rôle, dans un accompagnement des Loges, pour faciliter les choses. Voilà, je crois que nous pouvons considérer qu’entre le Convent, la dématérialisation et le déménagement, les mois qui s’ouvrent seront plus qu’intéressants et constituent déjà une belle base de démarrage…avec, je n’en doute pas, ses inattendus.
Propos recueillis par Michel Riedel