Discours du Grand Maître Guy Lecourt au cimetière du Père Lachaise.
Mme le Maire, Mme et Mrs, mes SS et mes FF.
Comme chaque année nous voici réunis ce 1er mai, journée internationale des travailleurs au pied du mur des fédérés qui fut le témoin d’évènements dramatiques le 28 mai 1871.
Bien des femmes et des hommes reposent ici massacrés au nom de l’Ordre.
Morts parce qu’ils portaient un espoir et représentaient des valeurs que nous partageons tous ici présents.
Morts parce qu’ils portaient une révolution.
Nous sommes présents en ce lieu de pèlerinage laïc, pour rendre hommage aux victimes de la Commune et du nazisme bien sûr, mais aussi à tous ceux qui tombent dans le monde :
Parce qu’ils sont différents
Parce qu’ils revendiquent la justice, l’égalité et la liberté
Parce qu’ils n’ont pas la même religion ou pas de religion du tout.
Morts sous les balles, la torture ou un acte terroriste.
Le mur, symbole de la souffrance, mais aussi de la séparation et de l’exclusion, de l’enfermement et du repli sur soi. La peur de l’autre et le rejet. Ce mur que certains voudraient dresser à nouveau autour de notre pays en rétablissant des frontières ou en expulsant ceux qui, soit disant, ne nous ressemblent pas ou qui viennent d’ailleurs.
Mais quel ailleurs ?
Quelles différences ? Ne serions nous pas tous Sœurs et Frères nés quelque part simplement par hasard ?
Cette Commune qui posait des questions encore tellement d’actualité :
La place et l’organisation du travail
Quel modèle d’éducation et pour qui ?
La place du fait religieux dans la société
L’égalité des femmes et des hommes…
En cette période où notre civilisation et nos valeurs semblent bien mal en point, où la tentation du populisme est particulièrement forte, il est temps de partir au combat.
Repoussons la haine et l’exclusion surtout si elles se cachent sous des habits neufs ou refait à neuf.
Construisons une nouvelle société plus juste, plus fraternelle.
Ne soyons pas les victimes d’un nouvel ordre.
Je vous remercie.
Guy Lecourt – 1er Mai 2017